Vous êtes ici : Accueil > Actualité > sorties et voyages > Le papier recyclé est-il écologique ?
Publié : 29 janvier 2010

Le papier recyclé est-il écologique ?

C’est la question qu’ont posé les étudiants du BTS Communication Visuelle, (option graphisme) lors de la visite de l’usine UPM-Kymmene, sur le site dit Chapelle-Darblay à Grand-Couronne, le 10 décembre 2009.

La sensibilisation au gaspillage et à la déforestation est absolument indispensable, l’industrie papetière est soupçonnée de graves pollutions, alors faut-il discréditer le papier, fut-il recyclé ? Pour avancer dans cette réflexion, des élèves, futurs graphistes ont découvert une grande usine de fabrication de papier journal recyclé.

Entrepôts de stockage des papiers collectés


1/Fabrication du papier recyclé :

L’usine de Chapelle-Darblay recycle 2 800 000 tonnes de papier-magazine et 600 000 de papier-journal dont 15% de papier déjà recyclé récupérées sur une zone de 400 Km (grand nord-ouest et bassin parisien).
Il s’agit de papier-journal destiné à la presse quotidienne.

La quantité d’eau nécessaire pour désintégrer la matière première a beaucoup diminué : des 45 m3 par tonnes utilisées il y a 45 ans, on est passé à 12 m3 et probablement 8 m3 demain. L’eau pompée en Seine est traitée et épurée avant de retourner dans le fleuve. Les boues provenant du fleuve et les résidus du processus d’épuration sont utilisées pour faire fonctionner la chaudière de l’usine et réduire le bilan énergétique.

Bien que la production de papier n’ait cessé de croître, la surface de la forêt française a doublé depuis 200 ans. Elle a augmenté d’encore 35 % depuis 1945 pour atteindre aujourd’hui 26 % du territoire. L’utilisation d’arbres feuillus demande un effort particulier dans la gestion des forêts parce qu’ils ont une pousse plus lente et un impact plus important sur l’environnement. Une forêt « gérée durablement » doit permettre de replanter des espèces locales. Les labels servent à distinguer les papiers en particulier ceux qui appartiennent aux programmes de gestion durable des forêts.

Sur ce site, le bois provient des déchets, il n’est pas employé pour la fabrication de la pâte mais pour la chaudière. Il n’y a pas de bois dans un papier recyclé.

Chaudière et atelier de trituration

2/ Visite des aires de production :

• Entrepôts de stockage des matières à recycler : En assurant un débouché aux vieux papiers, (issus en général de journaux, magazines, emballages et cartons) l’entreprise limite la pollution et la mise en décharge. L’usine joue là un rôle fondamental en relation avec les collectivités locales et les particuliers qui font l’effort du tri sélectif.

• Chaudière biomasse : En 2007, L’entreprise UPM-Kymmene a investi dans une chaudière qui utilise les boues provenant du fleuve, les résidus du processus d’épuration et les bois issus de la récupération, comme combustibles. La "fumée" émise par la cheminée est de la vapeur d’eau. Le site de Chapelle-Darbay est autonome en énergie, il peut même revendre de l’électricité à EDF !

• Ateliers de désencrage : Les matières à recycler sont mélangées à de l’eau dans un tambour et les matières impropres sont éliminées (plastiques, détritus). Pendant la flottation, l’encre se sépare des fibres de papier, flotte à la surface de bacs à débordement. Il n’y a pas de dissolvants, c’est essentiellement l’action des bulles d’air qui lave la pâte à papier. L’industrie papetière n’utilise plus de produits chlorés depuis longtemps. La dispersion est un procédé à chaud qui permet d’éliminer des particules d’encre plus petites. L’eau est récupérée dans la station d’épuration et les boues sont incinérées. Il faudrait pouvoir ré-oxygéner l’eau rejetée en Seine pour améliorer encore l’impact.

• Deux gigantesques machines à papier transforment la pâte en une feuille continue qui s’enroule sur une énorme bobine de 35 tonnes.
Les bobines sont découpées en tronçons, emballés pour être protégés de l’humidité et des chocs, puis étiquetés pour la livraison. L’entreprise a investi dans le transport fluvial pour envoyer les bobines de papier à destination des imprimeurs implantés en région parisienne.

Machine à papier et bobines

Bilan :
La visite conduite par Bruno Verdier a laissé une forte impression et a contribué, c’est vrai à combattre les idées reçues à propos du papier recyclé. Le problème, c’est que le papier recyclé coûte plus cher qu’un papier non recyclé. Continuer sa production, promouvoir son utilisation ne sont possible que pour exprimer une volonté réelle de préserver l’environnement.

En savoir plus directement sur le site d’UPM-Kymmene.

Portfolio automatique :